Qui sont ces femmes qui ont marqué le Moyen Âge par leur courage, leur intelligence ou leur pouvoir ? Comment ont-elles réussi à s’imposer dans un monde dominé par les hommes ? Ces dix portraits fascinants dévoilent des destins hors du commun qui ont laissé une empreinte durable dans l’Histoire.
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Aliénor d’Aquitaine, duchesse puissante et reine de deux royaumes
Aliénor d’Aquitaine fut l’une des figures féminines les plus influentes du XIIe siècle. Héritière d’un immense duché, elle devint reine de France puis reine d’Angleterre par ses mariages successifs avec Louis VII et Henri II Plantagenêt. Sa personnalité forte et sa culture raffinée firent d’elle une véritable mécène des arts et des lettres.
Elle participa activement à la politique des deux royaumes, accompagnant même Louis VII en croisade. Mère de Richard Cœur de Lion et de Jean sans Terre, elle joua un rôle majeur dans leur accession au trône. Son autorité et son indépendance marquèrent une époque où les femmes étaient rarement aux commandes.
Aliénor sut utiliser son statut et ses alliances pour défendre ses intérêts et ceux de ses enfants. Malgré les conflits familiaux et politiques, elle conserva une position centrale jusqu’à un âge avancé. Sa longévité et son intelligence politique en font une figure incontournable du Moyen Âge.
Encore aujourd’hui, Aliénor fascine par son parcours unique entre pouvoir, diplomatie et culture. Son nom est associé à une période faste pour l’Aquitaine et à une influence durable sur les dynasties européennes.
Hildegarde de Bingen, mystique, savante et compositrice visionnaire
Abbesse bénédictine au XIIe siècle, Hildegarde de Bingen fut une femme aux multiples talents. Elle se distingua comme visionnaire religieuse, mais aussi comme médecin, botaniste, philosophe et musicienne. Ses visions mystiques furent reconnues par l’Église et retranscrites dans plusieurs ouvrages illustrés.
Elle développa une pensée théologique originale, nourrie de ses expériences spirituelles et de son observation du monde. Ses écrits sur les plantes, les minéraux ou encore les maladies témoignent d’une connaissance rare pour une femme de son temps. Elle prônait un équilibre entre le corps et l’âme.
Compositrice prolifique, Hildegarde laissa plus de soixante-dix œuvres musicales sacrées, empreintes d’une grande liberté créative. Sa musique reste jouée aujourd’hui pour sa beauté singulière et son pouvoir émotionnel. Elle créa une langue imaginaire utilisée dans ses chants liturgiques.
Sa personnalité charismatique et son savoir impressionnèrent les clercs comme les princes. Elle échangea des lettres avec les plus grands de son époque, conseillant empereurs et papes. Hildegarde incarne une figure féminine puissante, entre foi, science et art.
Jeanne d’Arc, la pucelle guerrière devenue héroïne nationale

Jeanne d’Arc, jeune paysanne née vers 1412, changea le cours de la guerre de Cent Ans. Convaincue d’être guidée par Dieu, elle se rendit auprès du dauphin Charles pour l’aider à reconquérir son royaume. Armée de sa foi, elle galvanisa les troupes françaises et remporta plusieurs victoires décisives.
Elle fut à l’origine du siège d’Orléans, levé en 1429, un tournant majeur du conflit. Son courage et son charisme lui valurent l’admiration des soldats et la reconnaissance du roi, qu’elle fit sacrer à Reims. Elle ne participa pas seulement aux batailles, elle les dirigea.
Capturée par les Bourguignons puis livrée aux Anglais, elle fut jugée pour hérésie et brûlée vive à Rouen en 1431. Elle avait à peine 19 ans. Son procès révèle une intelligence vive et une foi inébranlable. Le procès en réhabilitation, vingt-cinq ans plus tard, l’innocenta.
Canonisée en 1920, Jeanne d’Arc est devenue une figure emblématique de la France. Symbole de résistance, d’audace et de foi, elle continue de fasciner et d’inspirer, au-delà des siècles et des frontières.
Christine de Pizan, première femme autrice professionnelle en Europe
Christine de Pizan vécut entre les XIVe et XVe siècles et fut l’une des premières femmes à vivre de sa plume. Veuve jeune, elle choisit d’écrire pour subvenir à ses besoins, à une époque où la littérature était un domaine presque exclusivement masculin. Elle écrivit plus de 40 ouvrages.
Son œuvre la plus célèbre, La Cité des Dames, défend les qualités des femmes et remet en cause les idées misogynes de son temps. Elle y construit une cité allégorique où les femmes sont valorisées pour leur intelligence, leur vertu et leur courage. Elle fut une pionnière du féminisme.
Christine aborda aussi des sujets politiques et historiques, conseillant les rois et intervenant dans les débats publics. Son style clair et argumenté lui valut respect et reconnaissance. Elle démontra qu’une femme pouvait être érudite, engagée et influente.
Son héritage est immense : elle a ouvert la voie aux femmes intellectuelles et autrices à travers les siècles. Sa voix, unique et forte, résonne encore aujourd’hui comme celle d’une pionnière des droits des femmes par la parole écrite.
Blanche de Castille, reine régente au pouvoir affirmé
Blanche de Castille, épouse de Louis VIII et mère de Saint Louis, joua un rôle central dans la monarchie capétienne au XIIIe siècle. À la mort de son mari, elle assura la régence pour son fils encore mineur, Louis IX. Dotée d’une forte autorité, elle gouverna avec fermeté dans un contexte troublé.
Elle dut faire face à de nombreuses révoltes de la noblesse, refusant de se laisser intimider. Son habileté politique lui permit de maintenir l’unité du royaume et de préserver l’autorité royale. Elle fit preuve de ténacité et de sagesse pour asseoir le pouvoir de son fils.
Blanche forma Louis IX avec une rigueur morale et une foi profonde, influençant durablement sa vision du pouvoir. Elle resta proche de lui même après la fin de sa régence, continuant à jouer un rôle de conseil. Sa piété et son sens du devoir en firent un modèle de reine chrétienne.
Son action a été longtemps sous-estimée, mais les historiens reconnaissent aujourd’hui son importance capitale. Femme de pouvoir dans un monde d’hommes, elle fut stratège, éducatrice et régente accomplie.
Héloïse, intellectuelle et amante passionnée d’Abélard
Héloïse, née vers 1100, est célèbre pour sa relation amoureuse et intellectuelle avec le philosophe Pierre Abélard. D’abord son élève, elle devint sa compagne, puis son épouse secrète. Leur histoire d’amour, marquée par la passion et le drame, est l’une des plus poignantes du Moyen Âge.
Après leur séparation forcée, Héloïse entra au couvent, devenant abbesse du Paraclet. Elle poursuivit une intense correspondance avec Abélard, échangeant des lettres d’une grande profondeur émotionnelle et philosophique. Ces écrits révèlent une pensée brillante, audacieuse et introspective.
Héloïse défia les conventions de son temps, affirmant son désir de connaissance et son indépendance d’esprit. Elle ne cessa jamais de revendiquer son amour pour Abélard tout en assumant sa vie religieuse. Elle incarne une tension rare entre passion et foi.
Aujourd’hui, Héloïse est reconnue comme une figure intellectuelle majeure du Moyen Âge. Son témoignage éclaire la place des femmes dans la culture savante et les dilemmes intimes de l’époque.
Isabelle de France, reine stratège et redoutée en Angleterre

Fille de Philippe IV le Bel et épouse d’Édouard II d’Angleterre, Isabelle de France joua un rôle décisif dans la politique anglaise du XIVe siècle. D’abord reléguée à un rôle d’épouse sans pouvoir, elle s’imposa par son intelligence et sa détermination face à un roi faible et contesté.
Isabelle s’allia avec un noble exilé, Roger Mortimer, et mena un soulèvement contre son mari. En 1327, elle parvint à le déposer et fit couronner son fils Édouard III. Pendant quelques années, elle exerça la régence, consolidant l’autorité royale avec une poigne de fer.
Son action fut critiquée et même jugée immorale à l’époque, mais elle démontra une rare capacité de manœuvre dans un contexte de rivalités politiques extrêmes. Son intelligence tactique lui valut le surnom de « Louve de France ».
Isabelle incarne une reine capable de renverser les rapports de force traditionnels. Sa vie tumultueuse est un témoignage de l’ambition et du pouvoir que pouvait détenir une femme dans une monarchie en crise.
Marguerite de Provence, épouse de Saint Louis et femme politique
Reine de France par son mariage avec Louis IX, Marguerite de Provence joua un rôle politique souvent occulté par la figure de son mari. Elle accompagna le roi lors de la septième croisade et assuma un pouvoir effectif lors de sa captivité en Égypte.
Marguerite sut maintenir l’autorité royale dans des circonstances critiques, organisant la défense des positions françaises et négociant avec les ennemis. Son courage et sa présence d’esprit lui sauvèrent probablement la vie et celle de son époux. Elle fit preuve d’un sang-froid remarquable.
En tant que mère, elle tenta aussi d’influencer la politique du royaume et l’éducation de ses enfants, notamment Philippe III. Si elle fut parfois en conflit avec Blanche de Castille, sa belle-mère, elle conserva une influence non négligeable à la cour.
Marguerite de Provence fut bien plus qu’une reine dévouée : elle fut une femme d’action, de stratégie et de diplomatie. Son rôle mérite d’être redécouvert pour sa contribution réelle à la stabilité du royaume.
Mathilde l’Emperesse, prétendante au trône d’Angleterre
Fille du roi Henri Ier d’Angleterre et petite-fille de Guillaume le Conquérant, Mathilde l’Emperesse fut destinée dès l’enfance à un destin exceptionnel. Mariée à l’empereur du Saint-Empire, elle fut appelée à revenir en Angleterre après la mort de son frère, héritier du trône. Son père la désigna alors comme sa successeure.
À la mort d’Henri Ier, son cousin Étienne de Blois s’empara du trône, déclenchant une guerre civile connue sous le nom « l’Anarchie ». Mathilde mena une lutte acharnée pour faire valoir ses droits, rassemblant des soutiens et affrontant les troupes du roi usurpateur. Elle prit un temps le contrôle de Londres.
Elle ne fut jamais couronnée, mais son fils Henri, qu’elle éleva avec soin et stratégie, devint plus tard Henri II d’Angleterre, fondateur de la dynastie Plantagenêt. Elle posa ainsi les fondations de l’une des plus puissantes lignées royales d’Europe.
Mathilde l’Emperesse incarne la ténacité et la légitimité bafouée. Son combat, bien que partiellement victorieux, montre les difficultés rencontrées par une femme pour exercer le pouvoir suprême au Moyen Âge.
Jeanne de Flandre, résistante acharnée pendant la guerre de Succession de Bretagne

Épouse de Jean de Montfort, Jeanne de Flandre prit les armes pour défendre les droits de son mari et de son fils à la couronne du duché de Bretagne. À la mort du duc Jean III, une guerre de succession éclata entre la maison de Montfort et celle de Blois. Jeanne devint alors une cheffe de guerre déterminée.
Lorsque son mari fut capturé, elle prit la tête de la résistance, dirigeant les troupes, fortifiant les villes et appelant à l’aide le roi d’Angleterre. Elle se distingua par son audace à la bataille de Hennebont, où elle mena une sortie spectaculaire pour incendier le camp ennemi.
Son énergie et son courage lui valurent le respect de ses alliés comme de ses ennemis. Malgré les revers, elle tint tête à l’armée française bien supérieure en nombre. Son action permit à son fils, Jean IV, de poursuivre la lutte et de devenir duc de Bretagne.
Jeanne de Flandre est un symbole de résistance et de bravoure féminine dans un conflit long et brutal. Son nom mérite d’être honoré parmi les grandes figures de l’histoire médiévale.
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