Est-il possible de trouver des monnaies médiévales perdues dans le sol ?

Saviez-vous qu’un simple coup de bêche peut révéler des monnaies de la Guerre de Cent Ans ? La découverte de monnaies ou de bijoux médiévaux dans le sol est une réalité, comme le prouvent de récentes trouvailles de plusieurs milliers de pièces en France. Cependant, cette pratique est loin d’être un simple loisir. Elle est encadrée par un cadre légal très strict, notamment concernant l’usage d’un détecteur de métaux et la propriété des objets mis au jour. Connaître la réglementation est donc une étape incontournable avant toute démarche.

Des découvertes monétaires médiévales avérées

L’idée de trouver des monnaies du Moyen Âge enfouies sous nos pieds n’est pas un mythe. De nombreuses découvertes, parfois spectaculaires, viennent régulièrement confirmer que le sol conserve les traces du passé. Ces trouvailles peuvent survenir de manière tout à fait fortuite. Par exemple, en 2022, un couple a mis au jour dans son jardin des Deux-Sèvres un ensemble de 2 000 pièces d’argent datant de la période de la Guerre de Cent Ans. Ce dépôt monétaire était dissimulé dans une poterie à une très faible profondeur, illustrant comment des objets de valeur ont pu être cachés à la hâte et jamais récupérés.

D’autres découvertes sont le fait de recherches archéologiques organisées. À Dijon, en 2019, des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont exhumé une trentaine de pièces d’or et d’argent d’une grande rareté, datant de la fin du XVe et du début du XVIe siècle. Ces opérations, menées par des professionnels, permettent de documenter et de préserver le contexte de la découverte, une information capitale pour la compréhension historique. Des découvertes majeures ont également eu lieu dans la Creuse ou même en Écosse, avec des ensembles comptant des milliers de pièces, témoignant de l’activité économique et des troubles de ces époques.

Ces exemples montrent la diversité des contextes de découverte. Qu’il s’agisse d’un jardin, d’un champ ou d’un chantier de construction, le sous-sol peut receler des monnaies isolées ou des ensembles monétaires importants, comme indiqué par le site de référence de la détection de loisir, prospection-de-loisir.fr. Chaque pièce, qu’elle soit en or, en argent ou en billon (un alliage d’argent et de cuivre), est une source d’information sur le commerce, le pouvoir politique et la vie quotidienne au Moyen Âge.

Les outils et méthodes pour la recherche de monnaies

Pour les personnes qui souhaitent rechercher activement des objets métalliques anciens, le détecteur de métaux est le matériel le plus couramment employé. Cet appareil électronique fonctionne sur le principe de l’induction électromagnétique. Il émet un champ magnétique dans le sol et analyse le signal retour : lorsqu’un objet métallique se trouve dans ce champ, il le perturbe, ce qui génère une alerte sonore ou visuelle pour l’utilisateur. Les détecteurs modernes permettent souvent d’avoir une indication sur la nature probable du métal et sa profondeur.

L’efficacité de la recherche dépend de plusieurs facteurs :

  • Le type de terrain : Les sols non pollués par des déchets métalliques modernes (clous, capsules) offrent de meilleures conditions de prospection. Les champs anciennement cultivés, les abords de chemins anciens ou les zones proches d’anciens habitats sont des lieux potentiellement intéressants.
  • La puissance et les réglages de l’appareil : La performance varie grandement d’un modèle à l’autre. La capacité de l’appareil à discriminer les métaux ferreux des non-ferreux est une fonctionnalité utile pour se concentrer sur les cibles potentiellement intéressantes comme les monnaies en argent ou en bronze.
  • La méthode de prospection : Une prospection systématique, en quadrillant une zone de manière organisée, augmente les chances de ne manquer aucune cible.

Il est bon de savoir que des découvertes peuvent aussi survenir sans matériel spécifique. Des travaux de terrassement, le labour d’un champ ou même l’érosion du sol après de fortes pluies peuvent faire remonter à la surface des objets enfouis depuis des siècles. La vigilance et l’observation sont alors les meilleurs outils du découvreur.

Le cadre légal de la prospection et des découvertes

La recherche et la découverte d’objets archéologiques en France sont soumises à une législation rigoureuse visant à protéger le patrimoine archéologique. Il est primordial de connaître et de respecter ces règles. La loi distingue principalement deux scénarios : la découverte fortuite et la prospection volontaire avec matériel.

Le régime de la découverte fortuite s’applique lorsque la trouvaille est le fruit du pur hasard, sans intention de recherche préalable. Si la découverte a lieu sur un terrain appartenant au découvreur (l’inventeur), il en devient l’unique propriétaire. Si elle survient sur le terrain d’une autre personne, la propriété est partagée à parts égales entre l’inventeur et le propriétaire du terrain. Dans tous les cas, une déclaration de découverte est obligatoire auprès de la mairie ou de la Direction régionale des Affaires Culturelles (DRAC). Cette déclaration permet à l’État d’étudier le bien et d’envisager son acquisition s’il présente un intérêt majeur pour le patrimoine national.

L’utilisation d’un détecteur de métaux pour la recherche d’objets historiques ou archéologiques est, quant à elle, très réglementée. La loi n°89-900 du 18 décembre 1989 stipule que « nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative« . Prospecter sans cette autorisation, délivrée par la préfecture de région après avis de la DRAC, est considéré comme une fouille clandestine et est passible de sanctions pénales.

Enfin, une loi de 2016 a modifié le régime de propriété. Tout bien archéologique mis au jour sur un terrain acquis après l’entrée en vigueur de cette loi est présumé appartenir à l’État, que la découverte soit fortuite ou non. Cette mesure vise à garantir que les objets d’intérêt scientifique et historique intègrent les collections publiques. Il faudra également avoir l’autorisation du propriétaire avant de réaliser la moindre recherche.

Situation de découverteRégime de propriété (pour les terrains acquis avant la loi de 2016)Obligation légale
Découverte fortuite sur son terrainPleine propriété pour l’inventeurDéclaration en mairie ou à la DRAC
Découverte fortuite sur le terrain d’autrui50% pour l’inventeur, 50% pour le propriétaireDéclaration en mairie ou à la DRAC
Recherche avec détecteur de métauxSoumis à autorisation préalableObtention d’une autorisation administrative

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