Comment nos ancêtres médiévaux se lavaient-ils réellement ? Les idées reçues sur cette période sont-elles fondées ? Découvrez la vérité derrière l’hygiène au Moyen-Âge, entre mythes populaires et réalités souvent surprenantes.
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Les pratiques d’hygiène corporelle au Moyen-Âge étaient-elles inexistantes ?
Les pratiques d’hygiène au Moyen-Âge sont souvent caricaturées comme inexistantes. Pourtant, en observant les coutumes de l’époque, on découvre une approche complexe, mêlant bains, plantes et influences religieuses.
Les bains publics étaient populaires
Contrairement à l’idée reçue, les bains publics étaient répandus dans de nombreuses villes médiévales. Les établissements de bains, appelés « étuves », servaient non seulement à se laver mais aussi à se détendre. Ces lieux étaient accessibles aux différentes classes sociales, bien que les riches aient souvent accès à des bains privés.
Les bains étaient parfois collectifs, une pratique qui choquerait aujourd’hui, mais qui était alors vue comme normale. On y utilisait de l’eau chauffée, souvent parfumée avec des herbes pour en améliorer l’odeur. Cette routine d’hygiène faisait partie de la vie quotidienne dans les périodes de prospérité.
Cependant, les épidémies et les craintes liées aux maladies ont conduit à une diminution progressive de l’utilisation des bains publics à partir du XIVe siècle. Cette peur, associée aux croyances religieuses, a joué un rôle clé dans l’évolution de ces pratiques.
L’utilisation des plantes pour la toilette
Les plantes occupaient une place importante dans l’hygiène corporelle médiévale. On utilisait par exemple la lavande, la rose ou encore la sauge pour parfumer l’eau des bains ou nettoyer la peau. Ces plantes servaient également à fabriquer des savons artisanaux.
Les savons de l’époque, souvent produits à base de graisse animale et de cendres, étaient rudimentaires mais efficaces pour éliminer les saletés. Leur fabrication était une tâche importante, et les herboristes médiévaux jouaient un rôle essentiel dans la sélection des plantes adaptées.
Les herbes ne servaient pas uniquement à l’hygiène mais aussi à la prévention des maladies. La croyance voulait que certaines plantes repoussent les « miasmes », ces mauvaises odeurs associées à des infections.
Le rôle des croyances religieuses dans l’hygiène
L’Église médiévale a exercé une influence considérable sur les pratiques d’hygiène. Dans certains cas, elle encourageait la propreté corporelle, considérée comme un signe de pureté spirituelle. Les moines, par exemple, avaient des règles précises concernant leur toilette.
Cependant, à certaines périodes, des courants religieux voyaient la toilette comme un acte de vanité ou d’excès. Cette perception a conduit certains fidèles à éviter les bains fréquents pour ne pas céder à la tentation du plaisir corporel.
Malgré cela, la religion n’interdisait pas l’hygiène ; elle la conditionnait plutôt à des principes de modestie. Les ablutions, en particulier des mains et du visage, restaient courantes et souvent rituelles.
Les villes médiévales étaient-elles insalubres ?

Les cités médiévales sont souvent dépeintes comme des lieux sales et insalubres. Mais cette vision est-elle fidèle à la réalité ? Découvrons comment les habitants tentaient de gérer les déchets, l’eau et les épidémies.
La gestion des déchets dans les rues
Les rues médiévales, souvent étroites et boueuses, étaient jonchées de déchets. Les habitants jetaient fréquemment leurs ordures par la fenêtre, ce qui contribuait à une forte insalubrité. Pourtant, des tentatives d’organisation existaient.
Certaines villes imposaient des règles pour limiter l’accumulation des déchets. Des « vidangeurs » ou « éboueurs » étaient chargés de nettoyer les rues, bien que leur travail soit sporadique et mal rémunéré. Dans les grandes villes, des décharges publiques permettaient de centraliser les détritus.
Malgré ces efforts, les déchets restaient un problème majeur. Les animaux errants, comme les porcs, jouaient parfois le rôle de « nettoyeurs » naturels, mangeant les restes organiques abandonnés.
Les infrastructures d’évacuation des eaux usées
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, certaines villes médiévales disposaient de systèmes rudimentaires pour évacuer les eaux usées. Des canaux en pierre ou en bois dirigeaient ces eaux vers les rivières ou hors des murs de la cité.
Ces infrastructures étaient toutefois limitées aux villes riches ou bien organisées. Dans de nombreuses localités, les eaux usées stagnaient dans des fossés, augmentant les risques d’infection. Les habitants utilisaient également des pots de chambre, vidés directement dans la rue ou dans des latrines communes.
Malgré leur simplicité, ces systèmes montrent que la gestion de l’eau était une préoccupation, même si elle restait insuffisante pour assurer une hygiène optimale.
L’impact des épidémies sur les pratiques d’hygiène
Les épidémies, comme la peste noire, ont profondément marqué les mentalités médiévales en matière d’hygiène. Face à la propagation des maladies, les autorités ont parfois instauré des mesures sanitaires, comme la quarantaine ou le nettoyage des rues.
Ces crises ont aussi renforcé certaines croyances erronées, comme l’idée que les bains ouvraient les pores et facilitaient l’entrée des maladies. Cela a contribué à une diminution de l’usage des bains publics dans les siècles suivants.
En revanche, l’émergence de ces épidémies a poussé les populations à mieux réfléchir à l’hygiène collective, notamment en limitant les rassemblements dans des lieux insalubres.
Les vêtements étaient-ils rarement lavés ?
On imagine souvent que les vêtements médiévaux étaient rarement lavés. Mais qu’en est-il réellement ? Explorons les techniques et les produits utilisés pour l’entretien des tissus.
Les techniques de lavage des tissus
Les vêtements étaient lavés à la main, souvent dans les rivières ou les lavoirs. Les lavandières, des femmes spécialisées dans cette tâche, utilisaient des battoirs pour frapper les tissus et en retirer les salissures.
Le processus était long et nécessitait de l’eau propre, souvent rare dans certaines régions. Le lavage des vêtements dépendait donc des ressources locales et de la richesse de chaque famille.
Malgré les contraintes, les habitants tentaient de maintenir leurs vêtements propres, en particulier les sous-vêtements, qui étaient changés plus fréquemment.
L’utilisation de cendres et d’herbes
Pour nettoyer les tissus, les médiévaux utilisaient des cendres mélangées à de l’eau, formant une sorte de lessive artisanale. Ces cendres étaient efficaces pour dégraisser et désinfecter les vêtements.
Les herbes, comme le thym ou la menthe, étaient également ajoutées pour parfumer les vêtements et repousser les insectes. Ces pratiques témoignent d’une connaissance empirique des propriétés naturelles des plantes.
Cette combinaison de cendres et d’herbes montre que même sans produits modernes, les habitants du Moyen-Âge cherchaient à entretenir leurs vêtements de manière efficace.
La fréquence de l’entretien des vêtements
La fréquence du lavage dépendait du type de vêtement. Les habits de dessus, souvent épais et coûteux, étaient lavés moins souvent que les sous-vêtements. Ces derniers étaient changés régulièrement pour limiter les odeurs corporelles.
Les vêtements des nobles, souvent ornés et délicats, nécessitaient un entretien particulier. Les domestiques étaient responsables de leur lavage, utilisant des techniques plus minutieuses pour éviter de les abîmer.
Ainsi, bien que les méthodes différaient selon les classes sociales, l’entretien des vêtements était une préoccupation partagée par tous.
La mauvaise hygiène était-elle à l’origine des maladies ?

L’idée que la mauvaise hygiène était la cause principale des maladies au Moyen-Âge est répandue. Mais quelle était la véritable compréhension du lien entre hygiène et santé à cette époque ? Plongeons dans les mentalités, les pratiques et les erreurs médicales.
Le lien entre hygiène et maladies dans les mentalités
Au Moyen-Âge, la compréhension des maladies reposait sur la théorie des « humeurs » : un déséquilibre entre le sang, la bile, la lymphe et la bile noire provoquait les maladies. Ce modèle influençait également les pratiques d’hygiène.
Les mauvaises odeurs, ou « miasmes », étaient considérées comme porteuses de maladies. Cette croyance poussait les habitants à utiliser des parfums ou des herbes pour purifier l’air plutôt qu’à se concentrer sur le nettoyage du corps ou des lieux.
Cependant, l’hygiène corporelle n’était pas totalement négligée. On pensait, par exemple, que laver les mains avant de manger prévenait certaines maladies, bien que cette pratique relevait davantage de la tradition que d’une connaissance scientifique.
Les pratiques de prévention sanitaire
Malgré des connaissances médicales limitées, certaines pratiques d’hygiène préventive étaient observées. Par exemple, les autorités municipales imposaient parfois le nettoyage des rues et l’enlèvement des cadavres d’animaux pour éviter la propagation de maladies.
Les bains, bien qu’ils aient été délaissés à certaines époques, restaient populaires dans certaines régions, notamment dans les zones rurales. Les gens se lavaient aussi les mains et le visage régulièrement, surtout avant les repas.
De plus, les infusions d’herbes médicinales, les huiles et les fumigations étaient utilisées pour prévenir ou soigner certaines affections. Ces gestes, bien que rudimentaires, témoignent d’une tentative de limiter les infections.
Les erreurs médicales liées à l’hygiène
Certains traitements de l’époque, basés sur des croyances erronées, ont aggravé l’état des patients. Par exemple, on pensait que les bains fréquents rendaient le corps vulnérable en ouvrant les pores à des « poisons invisibles ».
Les médecins médiévaux, influencés par les textes antiques, prescrivaient parfois des pratiques comme les saignées ou l’utilisation d’onguents douteux, qui pouvaient provoquer des infections. De plus, les connaissances en microbiologie étant inexistantes, les règles d’asepsie n’étaient pas appliquées.
Malgré cela, la prise de conscience de l’importance de l’hygiène, notamment des mains, a progressé, même si elle était limitée par le cadre intellectuel de l’époque.
Quels mythes sur l’hygiène médiévale persistent aujourd’hui ?
L’hygiène au Moyen-Âge est souvent caricaturée dans les récits contemporains. Quels mythes subsistent encore, et pourquoi ces idées fausses ont-elles autant de succès ?
L’idée que personne ne se lavait
L’une des idées reçues les plus persistantes est que les gens ne se lavaient jamais au Moyen-Âge. En réalité, la toilette faisait partie de la routine de nombreux habitants, bien qu’elle ait varié selon les époques et les régions.
Les bains publics étaient courants jusqu’au XIVe siècle, et même après leur déclin, les habitants continuaient de se laver à domicile, souvent avec des bassins d’eau ou des linges humides. Les nobles prenaient des bains dans de grandes baignoires portables, tandis que les paysans se contentaient d’une toilette plus modeste.
Cette perception erronée s’est développée au XIXe siècle, lorsque l’époque médiévale a été vue comme une ère de barbarie et de retard. Cette vision biaisée est encore véhiculée par les œuvres de fiction et la culture populaire.
La confusion entre hygiène et luxe
Une autre idée fausse consiste à associer l’hygiène à un privilège des élites. Bien que les nobles aient accès à des équipements plus raffinés, les classes populaires ne négligeaient pas leur propreté pour autant.
Par exemple, les paysans utilisaient des savons faits maison, des plantes pour parfumer leur linge et se lavaient régulièrement, même si leurs ressources étaient limitées. L’hygiène n’était pas un luxe mais une nécessité, particulièrement dans les contextes agricoles où le travail manuel exigeait une propreté minimale.
Cette confusion entre hygiène et luxe résulte d’une lecture anachronique de l’histoire, qui projette les valeurs modernes sur des pratiques anciennes.
La représentation de l’hygiène médiévale dans la culture populaire
Les films, séries et romans représentent souvent le Moyen-Âge comme une période sombre, sale et insalubre. Cette image exagérée contribue à renforcer les stéréotypes sur l’hygiène médiévale.
Les personnages historiques sont souvent montrés vêtus de haillons sales, vivant dans des rues remplies de boue et d’ordures. Pourtant, des témoignages de l’époque montrent que les habitants faisaient des efforts pour maintenir une certaine propreté, même dans des conditions difficiles.
Ces représentations dramatisées, bien qu’attrayantes pour le public, passent à côté de la complexité et des nuances des pratiques d’hygiène médiévales.
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