Les mercenaires au Moyen Âge : qui étaient ces soldats de fortune ?

Pourquoi les seigneurs et les rois faisaient-ils appel à des mercenaires plutôt qu’à leurs propres troupes ? Quels étaient ces combattants qui vendaient leur épée au plus offrant, parfois au prix de leur loyauté ? De véritables soldats de fortune, les mercenaires jouèrent un rôle clé dans les guerres médiévales, influençant l’issue des conflits et le visage de l’Europe. Plongeons dans l’histoire de ces guerriers de l’ombre.

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Table des matières

Quel était le rôle des mercenaires au Moyen Âge ?

Les mercenaires ne se battaient pas par devoir féodal, mais pour l’argent. Leur présence sur les champs de bataille médiévaux répondait à des besoins précis des seigneurs et des monarques. Mais en quoi différaient-ils des troupes régulières ? Et pourquoi étaient-ils souvent indispensables aux campagnes militaires ?

Des soldats engagés pour combattre contre rémunération

Les mercenaires étaient des combattants professionnels qui vendaient leurs services aux plus offrants. Contrairement aux chevaliers ou aux levées paysannes, ils ne se battaient pas par fidélité à un suzerain, mais pour un salaire. Cette particularité en faisait des forces redoutées et pragmatiques, prêtes à changer de camp si la solde était plus généreuse ailleurs.

Leur engagement était généralement temporaire et dépendait des besoins du commanditaire. Une fois la guerre terminée ou l’argent manquant, ils se retrouvaient sans emploi, cherchant une nouvelle guerre à livrer. Certains groupes de mercenaires, organisés en compagnies, offraient même leurs services à plusieurs seigneurs en fonction des opportunités.

Si leur motivation était purement financière, leur efficacité au combat en faisait des éléments incontournables des batailles médiévales. Bien entraînés, souvent disciplinés, ils apportaient une expérience militaire que les armées levées dans l’urgence ne possédaient pas.

Une alternative aux armées féodales traditionnelles

Le système féodal reposait sur l’obligation militaire des vassaux envers leur suzerain. Mais ces troupes féodales, levées temporairement et souvent mal entraînées, n’étaient pas toujours adaptées aux guerres prolongées. Les mercenaires offraient une alternative plus fiable, car ils étaient disponibles en tout temps et ne dépendaient pas des saisons agricoles ou des obligations familiales.

Leur présence permettait aussi d’éviter les complications politiques liées à l’utilisation des troupes vassales. Un roi ou un prince pouvait ainsi lever une armée sans devoir trop compter sur ses propres nobles, réduisant le risque de trahison ou d’opposition interne. De plus, leur loyauté étant conditionnée à l’or, ils restaient sous le contrôle direct de leur employeur tant qu’ils étaient bien payés.

Toutefois, leur coût élevé représentait un défi majeur pour leurs employeurs. Si la solde tardait ou devenait insuffisante, les mercenaires pouvaient se mutiner, ravager les campagnes ou même rejoindre l’ennemi.

Une présence stratégique dans les conflits majeurs

Les mercenaires jouèrent un rôle déterminant dans de nombreux conflits du Moyen Âge. Que ce soit dans la guerre de Cent Ans, les affrontements entre cités italiennes ou les campagnes de conquête des rois, ils représentaient une force mobile et adaptable. Leur expertise en siège, en escarmouche ou en combat en ligne leur permettait de s’intégrer facilement dans différentes stratégies militaires.

Dans les guerres de succession, leur neutralité politique en faisait des outils précieux pour les prétendants au trône. Les souverains les employaient pour renforcer leurs troupes sans devoir s’engager dans de longues et coûteuses campagnes de recrutement. Certains, comme les condottieres en Italie, devinrent même des figures incontournables, influençant la politique et la guerre bien au-delà de leur simple rôle de combattants.

D’où venaient ces soldats de fortune ?

Les mercenaires ne formaient pas un groupe homogène, mais provenaient d’horizons variés. Certains étaient des vétérans en quête d’un nouvel employeur, d’autres des aventuriers attirés par la richesse et le prestige de la guerre. Mais qui étaient vraiment ces hommes prêts à risquer leur vie pour de l’or ?

D’anciens soldats sans attache cherchant un emploi

Beaucoup de mercenaires étaient d’anciens soldats ayant perdu leur seigneur ou leur terre. Après une guerre, certains nobles réduisaient leur armée, laissant des hommes aguerris sans emploi ni perspectives. Pour ces vétérans, le mercenariat représentait une solution pour continuer à vivre de leur savoir-faire militaire.

L’absence de stabilité poussait ces soldats à rejoindre des compagnies indépendantes ou à offrir leurs services à différents seigneurs. Expérimentés et disciplinés, ils étaient très recherchés, notamment dans les guerres où la qualité des troupes faisait la différence.

Cette situation créait parfois des problèmes en temps de paix, car ces hommes, sans ressources, pouvaient se transformer en bandits ou en pillards, terrorisant les campagnes.

Des aventuriers et brigands en quête de gains

Tous les mercenaires n’étaient pas d’anciens soldats de métier. Certains étaient simplement attirés par l’appât du gain et la promesse de richesses rapides. Aventuriers sans attaches, jeunes nobles désargentés ou même criminels en fuite, ils trouvaient dans le mercenariat un moyen de s’enrichir sans trop de contraintes.

Ces hommes étaient souvent moins disciplinés que les vétérans et plus enclins aux pillages et aux exactions. Leur engagement était plus instable, et ils pouvaient déserter si la guerre ne leur semblait plus rentable.

Dans certaines régions, des groupes entiers de brigands se transformaient en mercenaires lorsqu’un conflit éclatait, passant d’une vie de pillage clandestin à un emploi plus « officiel » sous la bannière d’un prince ou d’un roi.

Des combattants étrangers attirés par la guerre

Le mercenariat attirait également des combattants étrangers, souvent issus de régions où la guerre était omniprésente. Les Suisses, par exemple, se taillèrent une réputation redoutable comme mercenaires grâce à leur discipline et leur maîtrise des formations de piquiers.

D’autres, comme les archers gallois ou les arbalétriers génois, étaient recrutés pour leur spécialisation dans des techniques de combat spécifiques. Leurs compétences, difficiles à trouver ailleurs, en faisaient des éléments précieux sur le champ de bataille.

Certains de ces mercenaires étrangers formaient des unités entières, fidèles non pas à un roi mais à leur capitaine et à leur solde. Ils pouvaient se battre aussi bien pour un royaume que contre lui, en fonction des opportunités offertes par la guerre.

Comment étaient recrutés et payés les mercenaires ?

Les mercenaires n’étaient pas levés comme les armées féodales traditionnelles. Leur recrutement passait par des intermédiaires spécialisés et leur solde variait en fonction des circonstances. Mais comment ces guerriers étaient-ils embauchés, rémunérés et parfois livrés à eux-mêmes quand l’argent venait à manquer ?

Le rôle des capitaines mercenaires dans le recrutement

Les mercenaires ne s’engageaient pas individuellement, mais étaient souvent recrutés par des capitaines spécialisés dans le commandement de troupes de fortune. Ces capitaines, eux-mêmes mercenaires, disposaient d’un réseau de combattants prêts à vendre leurs services. Ils négociaient directement avec les rois, princes ou cités pour fournir une armée clé en main.

Une fois l’accord conclu, ils rassemblaient des hommes issus de diverses origines : vétérans sans emploi, aventuriers en quête de fortune ou jeunes nobles ruinés. Ils structuraient leurs compagnies en unités disciplinées et exigeaient un contrat clair avec des clauses sur la solde, la durée du service et parfois même le droit au butin.

Les condottieres en Italie illustrent bien ce système. Ils signaient des contrats militaires, appelés « condotte », avec des cités ou des seigneurs. Ces accords leur garantissaient des revenus mais leur permettaient aussi de renégocier leur engagement à chaque campagne.

Une solde souvent élevée mais irrégulière

Les mercenaires étaient mieux payés que les troupes féodales car leur engagement reposait sur l’argent et non sur l’allégeance. Leur solde variait selon leur spécialisation : les archers longbowmen anglais ou les arbalétriers génois étaient particulièrement recherchés et bien rémunérés.

Cependant, la rémunération était souvent irrégulière. Les employeurs pouvaient tarder à payer, surtout en cas de difficulté financière ou de revers militaire. Pour éviter les mutineries, certains seigneurs versaient des avances ou des primes pour maintenir la loyauté des troupes.

Mais en période de crise, les mercenaires impayés se retournaient contre leurs anciens employeurs, pillant villages et campagnes. Les « Grandes Compagnies » en France en sont un exemple : laissées sans solde après la guerre de Cent Ans, elles terrorisèrent le pays en vivant de brigandage.

Les pillages comme complément de rémunération

Quand la solde venait à manquer ou que la guerre ne rapportait pas assez, le pillage devenait une source de revenus incontournable pour les mercenaires. Certains contrats incluaient même un droit au butin, laissant les troupes se payer sur les villes et les territoires conquis.

Ce mode de rémunération rendait les mercenaires particulièrement redoutés des populations civiles. Des villes entières pouvaient être mises à sac si elles refusaient de payer pour éviter l’attaque. Les campagnes françaises et italiennes en souffrirent particulièrement, surtout lorsque des compagnies entières de mercenaires sans emploi se transformaient en bandes de pillards.

Si certains capitaines tentaient de limiter ces exactions pour préserver leur réputation, d’autres encourageaient le pillage comme un moyen de garder leurs hommes motivés et fidèles.

Quelles étaient les grandes compagnies de mercenaires ?

Les mercenaires ne formaient pas de simples groupes éphémères. Certaines compagnies devinrent de véritables puissances militaires, influençant le destin des royaumes et des cités. Quelles furent les plus célèbres et quel impact eurent-elles sur l’histoire ?

Les routiers et les grandes compagnies en France

Pendant la guerre de Cent Ans, la France fut ravagée par des mercenaires organisés en « Grandes Compagnies ». Ces groupes de soldats de fortune, d’abord engagés par les rois d’Angleterre ou de France, finirent par devenir autonomes et se transformèrent en pillards incontrôlables.

Les « Routiers », nom donné à ces bandes, comprenaient des vétérans anglais, gascons, espagnols ou allemands. Après chaque trêve, plutôt que de rentrer chez eux, ils se regroupaient et écumaient le pays, pillant villes et villages. Leur réputation de cruauté était telle que certaines régions leur versaient un tribut pour éviter d’être ravagées.

Ces compagnies finirent par être combattues par les rois eux-mêmes, qui cherchaient à pacifier leurs territoires. Certains de ces mercenaires furent envoyés en Espagne pour combattre dans la guerre de succession castillane, une manière habile de les éloigner de la France.

Les condottieres en Italie et leur influence politique

En Italie, le mercenariat prit une forme particulière avec les « condottieres ». Ces chefs de guerre professionnels commandaient des troupes louées aux cités-États comme Venise, Florence ou Milan. Contrairement aux routiers français, ils fonctionnaient avec des contrats précis, les « condotte », qui définissaient les conditions de leur engagement.

Les condottieres devinrent des figures politiques influentes, certains fondant même leurs propres dynasties. Francesco Sforza, par exemple, commença comme mercenaire avant de devenir duc de Milan. Leur mode de guerre était plus calculé que brutal : ils préféraient manœuvrer plutôt que d’engager des batailles coûteuses.

Cependant, leur loyauté restait incertaine. Il n’était pas rare qu’un condottiere change de camp en pleine bataille si l’offre était plus intéressante ailleurs. Cette instabilité força finalement les cités italiennes à créer leurs propres armées permanentes.

Les mercenaires suisses, redoutés pour leur discipline

Les mercenaires suisses représentaient une exception : bien organisés, disciplinés et réputés pour leur courage, ils étaient parmi les plus recherchés d’Europe. Leur spécialité était l’infanterie de piquiers, une formation capable de tenir tête à la cavalerie lourde.

Leurs victoires contre les armées bourguignonnes de Charles le Téméraire renforcèrent leur prestige. Engagés par les rois de France, les ducs italiens ou même le Vatican, ils devinrent la force d’élite du continent. Aujourd’hui encore, la Garde suisse pontificale perpétue cette tradition.

Cependant, leur succès les mena aussi à leur perte. Leur arrogance après la bataille de Marignan en 1515 leur fit perdre leur influence, et la montée des armées permanentes nationales réduisit leur rôle au fil du temps.

Quelle était leur place dans les guerres médiévales ?

Les mercenaires n’étaient pas de simples figurants dans les guerres du Moyen Âge. Ils influencèrent l’issue de nombreux conflits et devinrent des outils stratégiques entre les mains des rois et seigneurs. Comment furent-ils utilisés dans les guerres majeures de l’époque ?

Une force utilisée par les rois et les seigneurs

Les rois et les seigneurs utilisaient les mercenaires pour compléter leurs armées, pallier les défections de leurs vassaux ou disposer de troupes spécialisées. Contrairement aux levées féodales, ces soldats de métier restaient mobilisables en tout temps et pouvaient être employés pour des campagnes prolongées.

Les rois d’Angleterre, par exemple, utilisèrent abondamment des archers longbowmen mercenaires dans la guerre de Cent Ans. De même, les ducs de Bourgogne s’appuyèrent sur des mercenaires allemands et suisses pour mener leurs guerres d’expansion.

Cependant, leur loyauté étant conditionnée à l’argent, certains rois hésitaient à leur confier des missions trop stratégiques, de peur qu’ils ne se retournent contre eux.

Leur implication dans la guerre de Cent Ans

La guerre de Cent Ans fut un terrain fertile pour le mercenariat. Des compagnies entières furent engagées par les Anglais et les Français, mais aussi par les Bourguignons et les Armagnacs dans leur propre guerre civile. Les archers gallois et les arbalétriers génois jouèrent un rôle clé dans plusieurs batailles majeures, comme Azincourt.

Après chaque trêve, ces soldats sans emploi formaient des bandes qui ravageaient le pays, exacerbant les souffrances des populations.

Quels étaient leurs équipements et techniques de combat ?

Les mercenaires du Moyen Âge ne se battaient pas tous de la même manière. Leur équipement et leurs tactiques variaient selon leur origine, leur spécialisation et les besoins de leurs employeurs. Quels types d’armes utilisaient-ils ? Comment s’adaptaient-ils aux évolutions militaires ?

Un armement varié selon leur origine et leur spécialisation

Les mercenaires n’étaient pas équipés de manière uniforme comme les armées modernes. Chaque groupe apportait ses propres armes et techniques de combat. Par exemple, les archers gallois utilisaient le longbow, une arme redoutable à longue portée qui joua un rôle clé dans la guerre de Cent Ans. Les arbalétriers génois, eux, étaient réputés pour leur précision et leur capacité à transpercer les armures.

Les Suisses, spécialisés dans l’infanterie de piquiers, utilisaient de longues lances pour briser les charges de cavalerie. Les condottieres italiens, quant à eux, préféraient des armures lourdes et des épées longues, adaptées aux combats rapprochés.

Ce mélange d’équipements et de compétences permettait aux mercenaires d’être polyvalents et de s’adapter aux différentes situations de combat. Les employeurs cherchaient ainsi à recruter des unités complémentaires pour maximiser l’efficacité de leur armée.

L’utilisation des formations et tactiques modernes

Les mercenaires ne se contentaient pas d’utiliser des armes efficaces, ils étaient aussi experts en tactiques de combat. Contrairement aux levées féodales, souvent indisciplinées, ils appliquaient des stratégies adaptées aux terrains et aux ennemis qu’ils affrontaient.

Les Suisses, par exemple, maîtrisaient les formations en carré serré, rendant leurs piquiers pratiquement invincibles face à la cavalerie. Les condottieres italiens privilégiaient une guerre de manœuvre, évitant les batailles rangées coûteuses au profit d’escarmouches et de sièges stratégiques.

L’expérience et la discipline des mercenaires leur permettaient d’être efficaces face à des armées improvisées. Ils savaient aussi exploiter les faiblesses de l’ennemi, ce qui les rendait particulièrement redoutables dans les conflits prolongés.

L’adaptation aux nouvelles armes, comme les arquebuses

À la fin du Moyen Âge, l’introduction des armes à feu transforma les méthodes de combat. Les mercenaires furent parmi les premiers à adopter ces nouvelles technologies, notamment les arquebuses, qui permettaient de percer les armures et de semer la panique dans les rangs adverses.

Les Espagnols et les Italiens furent pionniers dans l’utilisation des arquebusiers mercenaires, qui jouèrent un rôle clé dans la transition vers les armées modernes. Ces unités combinées aux formations de piquiers créèrent un équilibre entre puissance de feu et protection, annonçant les futures stratégies militaires de la Renaissance.

Cette capacité à évoluer avec le progrès militaire permit aux mercenaires de rester pertinents pendant encore plusieurs décennies, malgré l’émergence des armées nationales.

Comment étaient perçus les mercenaires par la population ?

Les mercenaires suscitaient autant de peur que d’admiration. Leur rôle ambigu dans les guerres les plaçait tantôt en protecteurs, tantôt en destructeurs. Comment étaient-ils vus par les civils ? Étaient-ils considérés comme des héros ou des criminels ?

Une menace pour les civils en temps de paix

Si les mercenaires étaient utiles en période de guerre, ils devenaient un fléau lorsqu’ils étaient sans emploi. Les troupes licenciées après un conflit se regroupaient en bandes et vivaient de pillages, terrorisant les populations. Les Grandes Compagnies en France sont un exemple frappant de ce phénomène : elles s’attaquaient aux villages et rançonnaient les marchands pour survivre.

Les civils redoutaient particulièrement les mercenaires désœuvrés, qui n’avaient plus de raison de respecter l’autorité d’un seigneur. Les campagnes européennes furent ravagées par ces soldats de fortune, qui imposaient des tributs aux paysans en échange de leur « protection ».

Des héros ou des criminels selon les circonstances

Dans certaines circonstances, les mercenaires étaient vus comme des héros. Lorsqu’ils combattaient pour une cause juste ou sauvaient une ville d’un siège, ils pouvaient être célébrés par la population. Les Suisses, par exemple, furent longtemps admirés pour leur bravoure et leur discipline.

Cependant, leur loyauté conditionnée à l’argent les rendait toujours suspects. Un mercenaire pouvait être acclamé un jour et honni le lendemain s’il changeait de camp. Cette ambiguïté entretenait une image négative dans l’imaginaire collectif, renforcée par les récits de pillages et de trahisons.

Leur influence sur l’économie locale par le pillage et la demande de ressources

Les mercenaires avaient un impact direct sur l’économie des régions où ils opéraient. En période de guerre, ils stimulaient le commerce des armes, des vivres et des chevaux, profitant aux artisans et aux marchands. Mais en temps de paix, leur présence pouvait ruiner une région entière par le pillage et la destruction des récoltes.

Certains villages préféraient payer des tributs aux compagnies mercenaires plutôt que de risquer un saccage. Cette situation affaiblissait l’économie locale et obligeait parfois les seigneurs à prendre des mesures radicales pour s’en débarrasser, comme les envoyer combattre à l’étranger.

Pourquoi le mercenariat a-t-il décliné à la fin du Moyen Âge ?

Si les mercenaires furent omniprésents durant le Moyen Âge, leur importance diminua progressivement à la fin de cette période. Pourquoi ont-ils perdu leur rôle central dans les guerres européennes ? Quels changements ont conduit à leur disparition ?

La montée des armées permanentes financées par les États

L’un des facteurs majeurs du déclin du mercenariat fut l’apparition des armées permanentes. À partir du XVe siècle, les monarques européens commencèrent à lever des troupes régulières, payées et entretenues directement par l’État. Ce système permettait de disposer d’une force militaire stable, moins coûteuse sur le long terme que l’embauche de mercenaires.

En France, Charles VII créa les compagnies d’ordonnance, une armée permanente qui réduisit la dépendance aux soldats de fortune. En Espagne, les Rois Catholiques développèrent des régiments disciplinés qui remplacèrent progressivement les mercenaires.

L’amélioration des tactiques militaires et des formations nationales

L’évolution des stratégies militaires joua aussi un rôle clé. Les États commencèrent à former leurs propres troupes à des tactiques plus complexes, rendant les mercenaires moins indispensables. Les armées nationales devinrent plus professionnelles, avec des soldats entraînés et équipés de manière standardisée.

Les nouvelles formations de combat, combinant piquiers et arquebusiers, réduisirent l’efficacité des mercenaires qui, souvent, n’étaient pas préparés à ces changements rapides. La guerre devenait une affaire d’État, et non plus une simple opportunité économique pour des soldats errants.

L’interdiction progressive de l’emploi des mercenaires par certaines puissances

Face aux abus des compagnies mercenaires, plusieurs royaumes et cités décidèrent d’en limiter l’usage. En Suisse, par exemple, des lois furent mises en place pour interdire à leurs citoyens de s’engager comme mercenaires à l’étranger. En France et en Espagne, les monarques imposèrent des restrictions strictes pour éviter le retour des Grandes Compagnies.

Le traité de Westphalie en 1648 marqua la fin officielle du mercenariat à grande échelle en Europe, consacrant le modèle des armées nationales. Toutefois, certains mercenaires subsistèrent sous d’autres formes, notamment dans les guerres coloniales ou au service de puissances étrangères.

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